« Étude des processus qui contribuent à la production de nouveaux espaces ‘ordinaires’ de la ville, espaces résidentiels et espaces publics en particulier« .
Le projet du candidat s’inscrira dans les axes généraux du groupe de travail 2.4 « L’espace urbain « ordinaire » : évolution des modes de production », et y apportera une contribution significative, en géographie, aménagement ou histoire sociale.
Le projet de thèse visera à contribuer à l’étude des processus qui contribuent à la production de nouveaux espaces « ordinaires » de la ville, espaces résidentiels et espaces publics en particulier. On entend par espaces ordinaires la production d’espaces qui échappent aux grands projets de planification (i.e. villes nouvelles, grands plans d’urbanisme…).
Il s‘agit de mieux comprendre comment les acteurs (privés et publics) contribuent par leurs interactions à inventer de nouveaux modèles de production de ces espaces tout en évaluant le rôle que tiennent, dans ces innovations, les configurations spatiales héritées et les contextes institutionnels, sociaux et économiques. Cette analyse se fait en mobilisant une grille de lecture sur l’historicité de ces espaces et leurs transformations et états successifs. Le regard porte d’une part sur la résilience des formes territoriales et des dynamiques sociales qui contiennent et contribuent à fixer les logiques d’acteurs ; d’autre part sur les dynamiques spatio-temporelles qui font et défont les tissus urbains et périurbains (dynamiques de la production et des acteurs de l’immobilier résidentiel et de bureaux , évolution des composantes socio-économiques de l’habitat et de l’emploi) à l’échelle fine ; enfin sur les nouvelles territorialités, réinvention de l’habiter et pratiques discontinues des territoires urbains (plus fragmentaires et réticulaires). Le programme du groupe de travail est divisé en 4 axes thématiques, dans lesquels le candidat est invité à s’inscrire
Axes thématiques :
(i) Politique, politiques publiques et territoires
(ii) Le droit à la ville et la ville informelle
(iii) Foncier, marchés immobiliers, financiarisation
(iv) Pratiques et ressources urbaines
Le projet de thèse précisera son insertion au sein du groupe de travail au regard des questionnements prioritaires du Labex :
La question porte sur les logiques de production de deux types d’espaces souvent pris à part : les espaces périurbains et de front d’urbanisation d’une part, avec pour objectif de réinterroger les dynamiques à l’œuvre dans les métropoles grâce à l’étude des interactions entre promoteurs immobiliers et collectivités locales ; les centres-villes d’autre part, en étudiant les rôles respectifs des politiques publiques et des stratégies des acteurs privés dans les processus de gentrification, de marchandisation ou encore de patrimonialisation. Les interactions sont complexes : si les collectivités locales jouent un rôle clé (restriction de l’offre foncière, sélection sociale des résidents, éparpillement du front urbain), les acteurs privés contribuent de plus en plus à la production de l’espace (gestionnaires d’espaces commerciaux, promoteurs…). Elles contribuent à la transformation progressive des espaces de droit public, au profit d’un urbanisme privé qui s’exprime dans les espaces résidentiels mais aussi dans les fonctions urbaines centrales de la métropole : aéroports internationaux (airports cities), espaces d’échanges (gares), espaces commerciaux (la figure du mall). Le rôle des formes de gouvernement et de « gouvernance » dans la reconfiguration des formes urbaines et des espaces publics, ainsi que les forces qui les structurent (pouvoir des élites urbaines, clientélisme, privatisation, etc.) seront particulièrement examinés. En miroir de ces politiques urbaines, on donnera néanmoins une place importante aux stratégies d’appropriation des habitants (classes aisées comme classes populaires) et à leurs initiatives pour avoir accès au foncier, au logement et à divers services urbains, dans des espaces délaissés par les pouvoirs publics ou inversement, touchés par des opérations de renouvellement urbain.
Le ou la candidate apportera une contribution au groupe de travail, en proposant par exemple une contribution qui s’appuie sur :
- Une relecture des processus de production des morphologies urbaines. Il est question d’appréhender l’action et les discours des acteurs des politiques urbaines (Etat, municipalité, acteurs privés, acteurs de la coopération, etc.) mais aussi d’étudier la réception par les habitants des divers politiques et projets urbains ;
- Une analyse des dynamiques spatio-temporelles mettant en œuvre des données à l’échelle fine et l’agrégation aux niveaux géographies pertinents de données individuelles (par exemple les transactions immobilières). Les analyses portant sur des trajectoires (de prix, de compositions socio-économiques d’une maille) seront privilégiées ;
- Une analyse fine des interactions entre acteurs dans la production des espaces urbains et périurbains. Les niveaux d’imbrication des actions et aménagements pris en charge par les différents partenaires de la production des espaces urbains / périurbains. On s’attachera notamment aux biographies d’acteurs, c’est-à-dire à l’évolution de leurs pratiques, discours, méthodes, procédures et champs doctrinal ;
- Une étude des processus d’inclusion et d’exclusion sociale s’attachant à évaluer l’accessibilité aux espaces publics, aux services urbains, aux ressources urbaines, à la fois au centre des métropoles – dans un contexte de gentrification et de patrimonialisation – et sur le front d’urbanisation.
Insertion méthodologique
Dans le cadre des projets généraux du Labex, une proposition de thèse qui aboutirait également à la production d’une base de données géoréférencées, sur les enjeux fonciers, la promotion immobilière ou les marchés immobiliers, sur les terrains, serait appréciée favorablement.
Ces questions seront abordées en privilégiant la transdisciplinarité, entre géographes, aménageurs, juristes, économistes, historiens et politistes. Les travaux chercheront à croiser d’une part les approches quantitatives, mettant en évidence les structures du changement et de la résilience sous la forme d’études diachroniques, de faits stylisés, de modélisation du changement des structures sociales et économiques dans l’espace urbain ; d’autre part les approches qualitatives, allant de l’étude de cas à l’enquête auprès des producteurs d’espaces urbains et périurbains, celle-ci donnant lieu notamment à l’étude de parcours d’acteurs (élus, fonctionnaires, entrepreneurs ou habitants) : itinéraires, pratiques, représentations, etc. L’objectif méthodologique est de combiner les approches multiscalaires d’études des territoires avec les approches sociologiques et de sciences politiques sur les organisations. On cherchera notamment à traduire les trajectoires temporelles suivies, les transformations des modèles et des doctrines d’aménagement, les pratiques et les représentations urbaines.
En vue de son insertion dans le groupe de travail, le privilégiera les entrées suivantes :
- Privilégier l’articulation des échelles ;
- Etudier les dynamiques intra-urbaines d’un point de vue spatio-temporel ;
- Articuler l’étude des territoires urbains avec la complexité des jeux d’acteurs et de la régulation institutionnelle.
Le dossier du candidat sera évalué en fonction de sa qualité, et :
- de son insertion dans les thématiques du groupe de travail (voir ci-dessus) ;
- de ses propositions méthodologiques.
Les terrains sont laissés à la libre appréciation des candidats, et feront l’objet d’un accord préalable avec l’encadrant pressenti (cf. contacts ci-dessous)
Le laboratoire de rattachement, UMR Géographie-cités, UMR Prodig, UMR CHS, sera fonction du rattachement du directeur de la thèse.
Contexte/terrain : Le projet du candidat s’inscrira dans une démarche comparative, combinant une approche sur au moins deux terrains principaux. Un regard sur la métropole parisienne sera combiné avec un autre terrain de recherche, en Europe, en Amérique du Nord, Amérique du Sud, Afrique, de préférence en cotutelle.
Collaborations prévues : Le candidat aura une bonne maîtrise de l’anglais, et/ou de la langue du/des terrains principaux, en vue de la réalisation d’entretiens.
Afin d’assurer la portée internationale de la recherche, les projets de thèse en cotutelle sur l’un des terrains étudiés seront privilégiés (Europe, Amérique du Nord, Amérique du Sud).
Connaissances et aptitudes requises :
- Un Master (en géographie, en aménagement/urbanisme ou histoire) et un intérêt pour l’interdisciplinarité pratiquée dans les études urbaines ;
- une pratique des SIG, des méthodes de l’analyse spatiale, et la gestion des bases de données géoréférencées sera appréciée.
Informations complémentaires :
Début du contrat : 01/09/2014
Durée du contrat : 3 ans
Laboratoire d’affectation (1) : Géographie-Cités, 13 rue du Four – 75006 PARIS
Encadrants : S. Fol, R. Le Goix, P. Petsimeris
Laboratoire d’affectation (2) : Centre d’Histoire Sociale du 20ème Siècle, 9 rue Malher – 75181 PARIS Cedex 04
Encadrant : A. Fourcaut
Laboratoire d’affectation (3) : PRODIG, 2 rue Valette – 75005 PARIS
Encadrant : M. Morelle
Salaire : 1350 euros (possibilité de missions complémentaires d’enseignement)
Calendrier et procédure :
Le dossier de candidature devra démontrer l’adéquation au profil du poste (mission et compétences requises). Il comprendra :
- La fiche de renseignements en français / application form in english ;
- Le relevé de notes de l’année de M1 et celui du 1er semestre de M2 ;
- Lettre de l’encadrant de Master attestant de la soutenance prochaine du candidat (avant le 31 août 2014) ;
- Un Curriculum Vitae ;
- Le projet de thèse (5 à 8 pages maximum) ;
- Deux lettres de recommandation (une lettre de l’encadrant du mémoire, une lettre d’un référant au choix) ;
- Deux lettres d’accueil (une lettre du directeur de thèse potentiel, une lettre des directeur(s) des unités d’accueil potentielles).
La date limite d’envoi des dossiers de candidatures est fixée au 09 mai 2014.
Tous les dossiers seront envoyés à l’adresse suivante : labex.dynamite@hesam.eu
- Les candidats retenus après examen des dossiers et auditions (qui se dérouleront la semaine du 23 juin 2014) seront tenus informés des résultats à partir du 30 juin 2014.