« Reconstitution des paléo-environnements et des interactions Homme-milieux à l’Holocène récent dans les basses terres tropicales mayas ».
Groupe de Travail : « Changements environnementaux et sociétés dans le passé »
La date limite d’envoi des dossiers de candidatures est fixée au 26 avril 2015 (inclus).
Déroulement et calendrier de la procédure de recrutement
Description du Poste
Proposition de recherche :
La compréhension des dynamiques environnementales et sociétales passées nécessite la prise en compte d’objets de recherche hybrides (les éco-socio-systèmes ou les anthropo-systèmes, Burnouf et al. 2003, Levêque et al. 2003) et leur étude interdisciplinaire selon une approche systémique. Cet aspect est particulièrement valable pour les Basses terres tropicales mayas où alternent dans un milieu karstique, abondance excessive d’eau en saison des pluies et extrême rareté de celle-ci en saison sèche. Ce qui n’a pas empêché de voir fleurir dans ces lieux l’une des sociétés les plus complexes des Amériques.
Développé au sein d’une équipe pluri-disciplinaire (anthracologie, malacologie, géomorphologie, géoarchéologie, archéologie, archéozoologie), ce travail doctoral visera la reconstitution des dynamiques paysagères et écologiques et de la gestion des ressources végétales, recouvrant des implications aussi bien d’ordre climatique et environnemental que social, culturel, politique et économique. Les milieux biophysiques et les ressources végétales ont été des éléments structurants pour les sociétés mayas des basses terres centrales (Atran 2003, Wahl et al. 2007).
Comment le couvert et les formations végétales ont-ils varié dans l’espace et dans le temps, sous les effets des facteurs anthropiques (agriculture, sylviculture, …) et géodynamiques (climat, érosion, …) ? Comment les sociétés ont-elles exploité les ressources végétales de leur milieu ? Quel fut l’impact des variations spatio-temporelles de ces ressources sur les crises environnementales et éventuellement socio-environnementales durant les trois derniers millénaires ? Inversement, quel a été l’impact des crises sociales, politiques ou économiques des cités mayas sur leur environnement immédiat ? Finalement, quelles ont été les résiliences des milieux biophysiques et des sociétés vis-à-vis de ces crises ?
Les développements méthodologiques novateurs de ce travail doctoral concerneront les études croisées de deux bio-indicateurs que sont le pollen et les phytolithes en contexte intertropical, encore très peu utilisés conjointement dans cette zone d’étude, ni même d’ailleurs en Europe. Leur étude intégrée (multi-proxis) visera la mise en synergie de leur potentiel de reconstitution paléo-environnementale afin de dépasser les limites inhérentes à chacun des proxis (biais liés à la préservation, niveau de détermination taxonomique, composante du paysage végétal et échelles spatiales des reconstitutions, …).
L’espace étudié couvrirait le territoire (hinterland) de la cité maya classique de Naachtun (150 apr. J.-C. – 950 apr. J.-C.), située dans la Réserve de Biosphère Maya localisée dans l’extrémité nord du Guatemala. Il comprendrait aussi deux des principaux bassins versants dans lesquels le territoire de la cité s’inscrit [bassins orientés vers l’est (Rio Azul) et vers l’ouest]. Les enregistrements sédimentaires étudiés seront prélevés en différents contextes (site et hors-site).
Les travaux à mener par le doctorant bénéficieront d’un cadre chrono-stratigraphique préliminaire qu’il reste à sérieusement affiner dans le cadre de la thèse, ainsi que des premières séries sédimentaires prélevées dans des contextes qui gagneraient dans ce même cadre à être plus diversifiés, complétés et mieux ciblés.
Ce travail doctoral nécessitera le développement de méthodes, en particulier une stratégie d’échantillonnage, pour établir des reconstitutions paysagères et écologiques à différentes échelles visant la connaissance des évolutions, tant locales (unités paysagères de zones humides et de vallées ou d’unités d’habitation de la cité) que régionales (unités du territoire et des bassins versants), du couvert végétal.
Les dynamiques environnementales et socio-environnementales seront étudiées selon une approche diachronique. Le cadre temporel retenu sera celui des trois derniers millénaires (1000 av. J.-C. – Actuel, c’est-à-dire l’Holocène récent). Les travaux concerneront largement le millénaire précédant l’abandon de la région autour de 1000 apr. J.-C..
Lorsque les enregistrements sédimentaires le permettront, les développements méthodologiques auront pour objectif de caractériser les phénomènes de courte durée (exemple : les conséquences d’épisodes pluri-décennaux, voire pluriannuels de sècheresse sur le couvert végétal) et les phénomènes de plus longue durée (exemple : les conséquences des emprises ou des déprises durables des populations mayas sur le couvert végétal).
Les travaux de terrain (missions durant les mois de mars et d’avril 2016, 2017 et 2018) dans le cadre de la seconde phase du Projet Naachtun (2015-2018), conduit par l’UMR 8096, alterneront avec des travaux menés en laboratoire en France (Plateforme pollen et phytolithes du LGP) et à l’étranger (Berkeley, USA).
Ces travaux doctoraux bénéficieront de collections de références déjà établies en palynologie à l’étranger, qu’il conviendra néanmoins de compléter et de constituer pour la France puisqu’elles y sont actuellement inexistantes. Ils contribueront également à élaborer une collection de référence pour l’étude des phytolithes. Le développement de référentiels actuels permettra en particulier de caractériser les pratiques agricoles et sylvicoles (terrasses, champs ouvert, marges de bajo, forêt, …) et de caractériser l’écologie des zones humides naturelles et artificielles (gradients écologiques depuis les milieux aquatiques des civales (plans d’eau pérennes situés dans les bajos) et des rios (cours d’eau saisonniers) jusqu’aux milieux bien drainés des versants des bajos et des vallées, …). Le bon déroulement de ce travail doctoral devra impérativement inclure un complément de formation à l’étude des bio-indicateurs.
Les travaux de recherche fondamentale développés dans le cadre de ce doctorat contribueront à mieux connaitre l’histoire de la forêt actuelle du Petén. De fait, ils pourraient donc également avoir à terme une portée plus opérationnelle, contribuant à de meilleures connaissances et gestion de la biodiversité actuelle au sein de la Réserve de Biosphère Maya (en particulier le Biotope Naachtun-Dos Lagunas, CONAP) (Rodriguez and Rorive 2003).
Collaborations prévues
Les collaborations prévues dans le cadre de ce contrat doctoral mobilisent plusieurs laboratoires et institutions françaises et étrangères (noms et acteurs indiqués ci-dessous). La bonne réalisation des travaux doctoraux reposera également sur les cadres scientifiques, logistiques et financiers de plusieurs programmes de recherche indiqués ci-après.
Laboratoire de Géographie physique – UMR 8591 LGP :
- Cyril CASTANET, MCF Université Paris 8 Vincennes Saint-, UMR LGP : spécialisé dans la reconstitution des milieux et des interactions sociétés-milieux grâce aux approches géomorphologiques et géoarchéologiques ;
- Aline GARNIER, MCF Université Paris-Est Créteil Val de Marne, UMR LGP : spécialisée dans la reconstitution des milieux et des interactions sociétés-milieux grâce à l’étude des phytolithes en contextes intertropicaux ;
- Agnès GAUTHIER, Ingénieure d’étude UMR LGP : palynologue, spécialisée dans la reconstitution des paléoenvironnements du Pléistocène et de l’Holocène (Devès, Anatolie, Bassin Parisien) ;
- Nicole LIMONDIN, DR au CNRS, UMR LGP : spécialisée dans la reconstitution des paléoenvironnements quaternaires continentaux par l’étude des cortèges malacologiques terrestres et fluviatiles.
Laboratoire Archéologie des Amériques – UMR 8096 ArchAm :
- Eva LEMONNIER, MCF Université Paris 1 et UMR ArchAm : Archéologue spécialisée dans l’étude des agrosystèmes des Basses Terres Mayas ;
- Philippe NONDÉDÉO, CR au sein de l’UMR ArchAm : Archéologue, directeur du Projet Naachtun 2010-2018), spécialisé dans l’étude de l’habitat maya.
Autres UMR :
- Yann LE DREZEN, MCF Université Paris 1, UMR Prodig, membre associé LGP et membre DynamiTe : spécialisé dans la reconstitution des milieux et des interactions sociétés-milieux grâce à l’étude du signal incendie ;
- Louise PURDUE, CR du CNRS, UMR 7264 (CEPAM) : Géoarchéologue spécialisée dans l’étude des agrosystèmes et des hydrosystèmes.
Autres centres de recherche :
Geography Department, College of Letters & Science University of California, Berkeley / U.S. Geological Survey (345 Middle field Road, Menlo Park)
- Dave WAHL, Assistant Adjunct Professor, Ph.D. :Géographe physicien palynologue spécialisé dans la reconstitution des milieux et des interactions sociétés-milieux des Basses Terres Mayas au Guatemala.
Centre d’Etudes Mexicaines et Centraméricaines, Antenne Amérique Centrale (CEMCA – Guatemala)
- Sébastien HARDY, géographe (IRD-UMR Prodig), spécialiste des risques, responsable de l’antenne ;
- Direction technique: Oficina Tecnica de Biodiversidad et Departamento de Manejo Forestal ;
- Direction régionale du Petén : Ervin SALVADOR LOPEZ Aguilar (directeur), Antiguo Hospital de San Benito, Petén.
Escuela de Biologia,Facultad de Ciencias Químicas y Farmacia et Facultad de Agronomía, Universidad de San Carlos de Guatemala
Programmes de recherche dans lesquels ce travail doctoral s’inscrira :
- Projet NAACHTUN (2010-2014) – Anatomie d’une capitale régionale maya à la période Classique (Dir. P. NONDÉDÉO), reconduit pour la période 2015-2018, et qui apportera un soutien logistique au doctorant ;
- Programme HYDROAGRO – Dynamiques croisées des sociétés et des milieux dans les basses terres mayas : coévolution, crises et résiliences à Naachtun (Guatemala) (Coord. E. LEMONIER & C. CASTANET). Réponse à l’appel à projet de l’Université Paris 1 Panthéon – Sorbonne au titre de sa politique scientifique 2014-2015).
Projet MAYALID –L’intersite Uxul-Naachtun : milieux, populations, interactions.Réponse à l’appel à projets franco-allemands en sciences humaines et sociales (Agence Nationale de la Recherche – ANR et Deutsche Forschungsgemeinschaft – DFG), dépôt et évaluation du projet en 2015 (Coord. P. NONDÉDÉO, N. GRUBE).
Compétences et Aptitudes requises
- Titulaire d’un master 2 dans l’un des domaines suivants : géographie (bio-géographie), archéologie (archéo-botanique), écologie (paléo-écologie), géologie (bio-indicateurs) ;
- le(la) candidat(e) aura de bonnes compétences avec une expérience de la recherche dans la reconstitution des paléomilieux continentaux et des interactions sociétés-milieux holocènes à l’aide d’un bioindicateur, de préférence le pollen ou les phytolithes ;
- volonté d’intégration dans le projet scientifique et l’équipe de recherche. De bonnes qualités relationnelles seront nécessaires à la réalisation de travaux en équipe au sein du laboratoire (collaboration avec les techniciens, ingénieurs et chercheurs) et au développement de collaborations extérieures (laboratoires partenaires et autres institutions françaises et étrangères associées à ce projet doctoral) ;
- bonne maitrise des outils informatiques suivants : logiciels de bureautique, de gestion de bases de données et éventuellement de géomatique ;
- bonne maitrise de l’anglais et/ou de l’espagnol.
Informations complémentaires
Début du contrat : 01/09/2015 ou 01/10/2015 (au choix)
Durée du contrat : 3 ans
Laboratoire d’affectation : Laboratoire de Géographie Physique UMR 8591 LGP – 1, place Aristide Briand – 92195 Meudon
Directeur(s) de thèse potentiel(s) : Nicole LIMONDIN, DR CNRS, UMR 8591 LGP
Co-direction : Eva LEMONNIER, MCF, Université Paris1, UMR 8096 ArchAM
Rémunération nette mensuelle : environ 1350 euros (possibilité de missions complémentaires d’enseignement, selon l’établissement d’accueil/de rattachement).
Contact :
- contact@labex-dynamite.com ou +33 1 49 54 84 21
- cyril.castanet@cnrs-bellevue.fr
- nicole.limondin@cnrs-bellevue.fr
- philippe_nondedeo@yahoo.com
- Eva.Lemonnier@univ-paris1.fr
Déroulement et calendrier de la procédure de recrutement
Le dossier de candidature devra être envoyé par formulaire électronique (http://www.form-labex-dynamite.com/doc/fr/). Il devra démontrer l’adéquation au profil du poste (missions et compétences requises). Il comprendra :
- le projet de thèse (5 à 8 pages maximum) ainsi qu’un résumé (2000 signes espaces compris) en précisant le socle théorique, l’expérimentation sur des matériaux empiriques, la méthodologie ainsi que la faisabilité et le calendrier ;
- un Curriculum Vitae ;
- le relevé de notes de Master 1 et celui du 1er semestre de Master 2 ;
- une lettre de recommandation de l’encadrant du mémoire de Master 2 ;
- une lettre de l’encadrant de Master attestant de la soutenance prochaine du/de la candidat(e) (avant le 31 août 2015) ;
- la fiche de renseignements récapitulative transmise automatiquement par e-mail à l’issue de l’acte de candidature via le formulaire électronique.
Il est recommandé de prendre contact avec le Directeur de thèse potentiel en amont (non obligatoire).
La date limite d’envoi des dossiers de candidatures est fixée au 26 avril 2015 (inclus).
A l’issue de l’acte de candidature, la fiche de renseignements récapitulative transmise automatiquement par e-mail devra être envoyée signée par courrier postal (cachet de la poste faisant foi) ou déposée en main propre dans les bureaux du LabEx DynamiTe (190-198 avenue de France, bureau 008 ou 004 Aile A, 75013 Paris) avant la date limite de candidature.
Pour information, à l’issue de la date limite de candidature, le LabEx contactera le Directeur de thèse potentiel et le(s) Directeur(s) des unités d’accueil potentiel(s), et ajoutera deux lettres d’accueil dans le dossier de candidature.
Les candidat(e)s retenu(e)s après examen des dossiers et auditions (qui se dérouleront la semaine du 15 juin 2015) seront tenu(e)s informé(e)s des résultats à partir du 22 juin 2015.