« Mobilités féminines et métiers du « care » en Méditerranée. Trajectoires et territoires ».
Groupe de Travail : « Mobilités »
La date limite d’envoi des dossiers de candidatures est fixée au mercredi 4 mai 2016 (inclus).
Déroulement et calendrier de la procédure de recrutement
Description du Poste
Proposition de recherche :
La mondialisation des échanges, la tertiarisation des économies, l’accès croissant des femmes aux marchés du travail ont partout, loin de générer un recul du travail domestique et de care, donné lieu à une « mise en mobilité » des femmes et, dans une moindre mesure, des hommes pour subvenir à la demande mondiale de travail reproductif. Cette mise en mobilité intervient à différentes échelles : des migrations villes-campagnes aux migrations intercontinentales. Elle s’inscrit dans une dynamique plus globale de féminisation de la migration de travail qui concerne de nombreux secteurs économiques (travail en usine, travail du sexe, travail agricole, secteur du tourisme et du divertissement…).
Si les femmes migrantes domestiques ont fait l’objet de nombreuses études dans le champ de la sociologie et de l’anthropologie, une lecture spatiale de leurs dynamiques migratoires est encore rare. C’est ce à quoi le/la candidat/e devra s’employer, s’attachant à une approche globale des mobilités féminines à travers leurs multiples configurations scalaires et territoriales.
Cette étude aura lieu dans le contexte méditerranéen : zone de contrastes en termes de démographie et de richesses, traversée par des transformations multiples (crises économiques, crises politiques et guerres civiles, phénomènes de frontiérisation et d’intensification des flux), les pays du pourtour méditerranéen ont en commun des modèles familiaux spécifiques et des économies fortement tertiarisées dans lesquelles la demande de travail domestique et de soin est importante.
Une investigation des dynamiques spatiales des migrantes soulève notamment les questions suivantes :
- Quelles pratiques spatiales de ces femmes dans les pays et ville d’accueil ? Comment recomposent-elles les espaces, et notamment les espaces publics et les espaces domestiques ? On pourra ici mobiliser les apports de la géographie urbaine et de la géographie féministe.
- Quelles sont les échelles pertinentes pour analyser ces processus migratoires ? L’échelle nationale a été fortement remise en question avec le développement des études transnationales. Cette échelle a-t-elle réellement perdu de sa pertinence pour la compréhension des dynamiques migratoires ? Quid des échelles locales et micro-locales ? Quid des échelles transnationales (territoires en réseau, ou encore espaces virtuels fréquentés et animés par les migrantes) ?
- Les trajectoires féminines et ce qu’elles nous disent de la dialectique mobilité/immobilité, des effets de frontières et de régulation, du rôle du « capital spatial » et des réseaux sociaux dans les trajectoires migratoires.
Du point de vue méthodologique nous souhaitons privilégier une lecture comparative : la recherche pourrait par exemple, selon les compétences du/de la chercheur/e, avoir lieu dans un pays du Sud de l’Europe et dans un pays du Proche-Orient. La comparaison pourrait avoir lieu également entre plusieurs groupes (par exemple les Philippines et les Sri-Lankaises).
La recherche sera qualitative (ethnographie, entretiens) mais des croisements avec les approches quantitatives (analyse de réseaux, traitement quantitatif des entretiens etc.) seront les bienvenus. L’utilisation de supports originaux pour la recherche (support filmique…) ou le développement d’entrées méthodologiques innovantes (analyse du web, recherche multi-située) pourront constituer des « plus » significatifs.
Collaborations prévues
Cette recherche prendra place en interaction avec :
- les activités du Groupe de Travail Mobilités du LabEx ;
- le programme de collaboration initié avec Rachel SILVEY de l’Université de Toronto et Danièle BÉLANGER de l’Université Laval. Ce programme, intitulé Global Care Labour Markets: Mobilities and Immobilities, a déjà bénéficié d’un double soutien du LabEx : financement d’un workshop et de l’invitation de Rachel SILVEY en février 2015 ; appui à l’organisation d’un évènement suivi de publication à l’automne prochain à Toronto ;
- la pépinière « Genre » et l’axe transversal « Mobilités » de l’UMR Géographie-cités ;
le programme IUF de Camille SCHMOLL, « Southern Europe at the crossroad of women trajectories: Mobilities, spatialities, autonomies in tension ». Il pourra venir en appui au/à la candidat/e pour financer tout ou partie de ses missions.
Compétences et Aptitudes requises
Le/la candidat/e devra disposer d’un master 2 et d’une expérience du terrain qualitative.
Elle/il devra maîtriser l’anglais et au moins une autre langue. Certaines compétences linguistiques spécifiques (connaissance du tamoul, du tagalog, de l’arabe ou d’une langue sud-européenne) seront particulièrement appréciées.
Son expertise, qu’il/elle pourra consolider au cours de son travail de thèse devra intégrer les études sur les mobilités et les études de genre.
Informations complémentaires
Début du contrat : 01/09/2016 ou 01/10/2016 (au choix)
Durée du contrat : 3 ans
Laboratoire d’affectation : Géographie-cités (UMR 8504) – (13 rue du Four- 75006 Paris)
Directeurs de thèse potentiels : Nadine CATTAN, Camille SCHMOLL
Université d’affectation :
- Université Paris Diderot ;
- École Doctorale Économies, espaces, sociétés, civilisation, pensée critique, politique et pratiques sociales – ED 382 ;
- École Doctorale Géographie de Paris – ED 434.
Rémunération nette mensuelle : environ 1350 euros (possibilité de missions complémentaires d’enseignement, selon l’établissement d’accueil/de rattachement).
Contact :
Déroulement et calendrier de la procédure de recrutement
Le dossier de candidature devra démontrer l’adéquation au profil du poste (missions et compétences requises). Il devra être transmis par formulaire électronique (http://www.form-labex-dynamite.com/doc/fr/). Il comprendra :
- le projet de thèse (2 à 5 pages maximum) en précisant le socle théorique, l’expérimentation sur des matériaux empiriques, la méthodologie ainsi que la faisabilité et le calendrier ;
- un Curriculum Vitae ;
- le relevé de notes de Master 1 et celui du 1er semestre de Master 2 ;
- une lettre de recommandation de l’encadrant du mémoire de Master 2 ;
- une lettre de l’encadrant de Master attestant de la soutenance prochaine du/de la candidat(e) (avant le mercredi 31 août 2016).
Il est recommandé de prendre contact avec le Directeur de thèse potentiel en amont (non obligatoire).
La date limite d’envoi des dossiers de candidatures est fixée au mercredi 4 mai 2016 (inclus). Tous les dossiers seront à envoyer par formulaire électronique (http://www.form-labex-dynamite.com/doc/fr/).
Pour information, à l’issue de la date limite de candidature, le LabEx contactera le(s) Directeur(s) des Unités d’accueil potentiel(s), et ajoutera une lettre d’accueil dans le dossier de candidature.
Les candidat(e)s retenu(e)s après examen des dossiers et auditions (qui se dérouleront la semaine du 13 juin 2016) seront tenu(e)s informé(e)s des résultats à partir du lundi 20 juin 2016.