« Impact anthropique, changements environnementaux et systèmes agraires du Néolithique à l’An Mille dans la plaine de Caen ».
Groupe de Travail : « Changements environnementaux et sociétés dans le passé »
La date limite d’envoi des dossiers de candidatures est fixée au mercredi 4 mai 2016 (inclus).
Déroulement et calendrier de la procédure de recrutement
Description du Poste
Proposition de recherche :
Les recherches conduites au cours des quinze dernières années permettent de connaître de mieux en mieux les dynamiques des paysages de la Plaine de Caen. Cet espace offre des archives sédimentaires et archéologiques remarquables à l’échelle du Bassin parisien et constitue un espace laboratoire au potentiel avéré mais non encore exploité. Néanmoins, des questions fondamentales persistent sur la dynamique des paysages face au développement des sociétés agropastorales du Néolithique à la période historique. L’objectif est donc de construire une histoire des paysages agraires du Néolithique à l’époque médiévale en révélant le rythme et les modalités de leur construction et des interactions entre changements environnementaux et développement des pratiques agraires par les sociétés.
Le projet s’appuie d’abord des investigations nouvelles sur des archives sédimentaires hors-site archéologique identifiées (plaines alluviales, plaines littorales, tourbières, grandes zones humides). Celles-ci sont connues mais n’ont pas encore été toutes exploitées ou alors avec des moyens scientifiques insuffisants pour répondre aux questions posées. Ces archives seront exploitées par des carottages dont les sédiments seront datés par la méthode du radiocarbone (AMS) et les plus prometteurs seront choisis pour développer des analyses à haute résolution chronologique envisagées. L’enquête portant sur l’exploitation des ressources végétales produites par les populations depuis le Néolithique, la méthode analytique principale sera l’analyse des pollens et des microrestes non-polliniques. Sera adjoint des analyses complémentaires : signal incendie (analyse quantitative des particules charbonneuses présentes dans les sédiments) qui est un très bon indicateur de la pratique des feux ; chimie de la matière organique afin d’établir le degré d’évolution des sédiments organiques analysés et donc d’avoir des informations sur le développement des sols et la fluctuation des nappes phréatiques ; la recherche de marqueurs moléculaires caractéristiques des productions céréalières pourra être testée. Les données acquises hors-site seront complétées par la comparaison avec autres données paléoécologiques produites intra-site (archéobotanique, archéozoologique). Le(a) doctorant(e) interprétera l’ensemble de ces données en étroite collaboration avec les archéologues afin de produire une véritable archéologie du paysage.
Les résultats attendus sont donc triples :
1) Produire une histoire des défrichements agraires. L’enjeu est important car la Plaine de Caen se situe sur un front pionnier depuis le Néolithique ancien (c. 5200 BC) et la densité de sites archéologiques pour le Néolithique est la plus forte à l’échelle régionale alors que la construction de monuments funéraires d’ampleur suggèrent l’importance des espaces défrichés nécessaires à leur visibilité et leur affirmation dans le paysage. Cependant les études polliniques conduites jusqu’à présent indiquent la faiblesse du défrichement…
2) Construire une archéologie du paysage en montrant le poids et le calendrier des impacts anthropiques avant que les archives historiques ne soient véritablement utilisables pour construire une histoire agraire. Les analyses hors-site envisagées qui prennent pour support des archives sédimentaires situées en zones humides devraient permettre de caractériser les agrosystèmes alliant pâturage de troupeaux de bovins et agriculture céréalière et d’en préciser les limites et le fonctionnement depuis le Néolithique. La mise en évidence des conséquences de l’intensification agricole et de l’extension des espaces agraires depuis le Bronze moyen est attendue. Il s’agira surtout d’essayer de mettre en évidence l’impact de la construction des parcellaires agricoles attestés dans la région depuis le Bronze moyen dans la transformation des paysages.
3) Il s’agit enfin de restituer les évolutions paléoenvironnementales à partir des données sédimentaires et paléoécologiques recueillies. Les fluctuations paléoclimatiques et en particulier la transition de l’Holocène moyen (6-4 ka cal. BP) et les changements climatiques rapides attestés à l’échelle globale seront plus particulièrement recherchés. En effet, leur connaissance reste embryonnaire dans l’ouest de la France où les informations utilisées reposent principalement sur des travaux effectués ailleurs. Il s’agira d’analyser leurs conséquences sur les transformations de l’environnement et d’envisager leur impact sur les sociétés agraires depuis le Néolithique.
Collaborations prévues
Les collaborations prévues dans le cadre de ce contrat doctoral mobilisent plusieurs laboratoires dans le cadre du LabEx et en dehors et le Ministère de la Culture (DRAC Normandie). Afin de financer la partie analytique du projet (étude de laboratoire et datations radiocarbones), le projet pourra s’appuyer sur plusieurs programmes de recherche qui assureront également le contexte interdisciplinaire nécessaire à l’accomplissement du projet doctoral.
- Laboratoires support du travail doctoral
LGP (Laboratoire de Géographie physique – UMR 8591) CNRS, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et UPEC
L’essentiel du matériel nécessaire aux investigations de terrain et de laboratoire doctoral est disponible au LGP : carottier (financement LGP et LabEx), analyses pollinique et des microrestes non-polliniques, analyses du signal incendie et de la matière organique.
- Laurent LESPEZ, Professeur de géographie à l’université Paris-Est-Créteil, Géoarchéologue, (codirecteur du doctorat proposé)
- Agnès GAUTHIER, Ingénieure d’étude UMR LGP : palynologue, spécialisée dans la reconstitution des paléoenvironnements du Pléistocène et de l’Holocène (Devès, Anatolie, Bassin Parisien) ;
- Yann LE DREZEN, Maître de conférences à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, spécialiste du signal incendie
- Fatima MOKADEM, (IE), géochimiste
Trajectoires (UMR 8215 CNRS), Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
- François GILIGNY, Professeur d’archéologie à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne : spécialisé dans l’analyse des territoires néolithiques dans le Bassin parisien et pilotage scientifique du PCR « Le Néolithique moyen en Basse-Normandie » (codirecteur du doctorat proposé)
- Programmes de recherche : cadre du travail interdisciplinaire et soutien financier
PCR Ministère de la Culture, DRAC Normandie : « Le Néolithique moyen en Basse-Normandie et les îles anglo-normandes »
Ce projet, qui a débuté en 2015 et se poursuivra durant 4 ans, s’est fixé quatre objectifs principaux :
- fixer un cadre chronostratigraphique détaillé du Néolithique moyen de Basse-Normandie (4700-3500 BC) fondé sur un inventaire exhaustif et détaillé de la documentation disponible ;
- évaluer l’impact anthropique et agricole dans les premiers siècles de la néolithisation ;
- comprendre l’organisation du territoire, entre grandes enceintes centrales à fonctions multiples, habitats ordinaires, sites funéraires, et comment s’effectuait l’exploitation de matières premières essentielles ;
- explorer l’appropriation du milieu maritime, et préciser les modalités de la néolithisation des îles Anglo-Normandes et des îles britanniques, à partir de cette période.
Le projet doctoral s’inscrit pleinement dans cette dynamique, en particulier sur les pratiques agraires et l’impact de l’élevage et leur relation à l’environnement. Il pourra bénéficier d’une aide matérielle concernant les analyses.
Une demande de financement spécifique centrée sur l’analyse des archives sédimentaires hors-sites sous la forme d’une Prospection thématique auprès du Ministère de la Culture, DRAC Normandie : « Restitution des paysages agraires depuis le Néolithique à partir des archives sédimentaires »
- Autres partenaires
DRAC Normandie, ministère de la Culture
- François CHARRAUD, archéologue, responsable du PCR « Le Néolithique moyen en Basse-Normandie et les îles anglo-normandes »
- Cyrille BILLARD, Conservateur du Patrimoine : spécialiste du Néolithique, pilotage scientifique du projet de PCR
Service Départemental de l’Archéologie du Calvados, CG14
- Cécile GERMAIN-VALLÉE, archéologue et géoarchéologue, spécialiste de la Plaine de Caen et de ses marges
CSIC-Madrid
- José-Antonio LOPEZ-SAEZ, Chercheur, HDR, palynologue spécialiste des microrestes non-polliniques et de l’anthropisation du couvert végétal
Compétences et Aptitudes requises
Disciplines et outils :
Le candidat devra maîtriser les procédures d’analyse archéobotaniques et de préférence des pollens et des microrestes non-polliniques.
Il devra participer aux campagnes de terrain (prospections, carottages), définir les stratégies d’échantillonnage, préparer les échantillons et les analyser.
Il aura également une bonne connaissance des outils de cartographie sous Système d’Information Géographique.
Expérience de recherche souhaitée :
Connaissance des disciplines de l’archéologie environnementale et des géosciences (Master en géographie ou en archéologie).
Pratique du travail dans un cadre pluridisciplinaire et expérience de collaboration dans le cadre d’un projet ou un laboratoire de recherches.
Informations complémentaires
Début du contrat : 01/09/2016
Durée du contrat : 3 ans
Laboratoires d’affectation :
- LGP (Laboratoire de Géographie Physique – UMR 8591) – 1 place Aristide Briand – FR-92195 Meudon Cedex
- Trajectoires (UMR 8215) – 21 allée de l’université – 92023 NANTERRE Cedex
Université d’affectation :
- Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne ;
- École Doctorale de Géographie de Paris – ED 434.
Directeur de thèse potentiel : Laurent LESPEZ et François GILIGNY
Rémunération nette mensuelle : environ 1350 euros (possibilité de missions complémentaires d’enseignement, selon l’établissement d’accueil/de rattachement).
Contact :
Déroulement et calendrier de la procédure de recrutement
Le dossier de candidature devra démontrer l’adéquation au profil du poste (missions et compétences requises). Il devra être transmis par formulaire électronique (http://www.form-labex-dynamite.com/doc/fr/). Il comprendra :
- le projet de thèse (2 à 5 pages maximum) en précisant le socle théorique, l’expérimentation sur des matériaux empiriques, la méthodologie ainsi que la faisabilité et le calendrier ;
- un Curriculum Vitae ;
- le relevé de notes de Master 1 et celui du 1er semestre de Master 2 ;
- une lettre de recommandation de l’encadrant du mémoire de Master 2 ;
- une lettre de l’encadrant de Master attestant de la soutenance prochaine du/de la candidat(e) (avant le mercredi 31 août 2016).
Il est recommandé de prendre contact avec le Directeur de thèse potentiel en amont (non obligatoire).
La date limite d’envoi des dossiers de candidatures est fixée au mercredi 4 mai 2016 (inclus). Tous les dossiers seront à envoyer par formulaire électronique (http://www.form-labex-dynamite.com/doc/fr/).
Pour information, à l’issue de la date limite de candidature, le LabEx contactera le(s) Directeur(s) des Unités d’accueil potentiel(s), et ajoutera une lettre d’accueil dans le dossier de candidature.
Les candidat(e)s retenu(e)s après examen des dossiers et auditions (qui se dérouleront la semaine du 13 juin 2016) seront tenu(e)s informé(e)s des résultats à partir du lundi 20 juin 2016.