Contrats doctoraux – Campagne 2018 : Contrat n° 2

Ville
Photo : beachmobjellies (Creative Commons)
« Mobilité urbaine et réseaux de transport à l’heure du numérique : circulation des modèles, renouvellements des pratiques et reconfigurations territoriales »

Groupes de Travail : « Réseaux et territoires » et « Circulation des modèles et hétérogénéité des développements »

La date limite d’envoi des dossiers de candidatures est fixée au dimanche 22 avril 2018 (inclus).
Déroulement et calendrier de la procédure de recrutement

Description du poste

Depuis quelques années, on observe une reconfiguration du paysage des acteurs et de l’offre d’infrastructures et de services dans le secteur des transports et de la mobilité urbaine, dont les impacts sur les pratiques des citadins et sur les restructurations territoriales sont difficiles à saisir, notamment dans les villes du Sud. Le secteur est en effet marqué par des innovations rapides dans un contexte d’appropriation sociale accélérée des nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication (TIC), en particulier des géo-technologies (Système d’Information Géographique, outils de modélisation spatiale et de simulation, géo-positionnement par satellite, capteurs, etc.). Les villes du Sud connaissent des sauts technologiques (digitalisation, dématérialisation, démonétisation) et une convergence technologique plus récente et rapide que dans les pays du Nord, qui accélèrent les innovations (utilisation d’algorithmes pour l’optimisation du trafic, l’aide au choix des modes de transport, la recherche d’itinéraires multimodaux, plateformes collaboratives, création de communautés entre utilisateurs, cartes digitales, etc.). Ces innovations se traduisent par l’arrivée de nouveaux acteurs qui questionnent les modes de gouvernance : acteurs transnationaux liés aux grands groupes de l’Internet au Nord comme au Sud (Uber, le chinois Mobike, prochainement Google, etc.), grands opérateurs de transports urbains mondialisés (comme la RATP, Transdev, Keolis mais aussi Decaux ou Clear Channel), acteurs locaux formels ou informels, voire hybrides, acteurs civiques. Les innovations circulent à l’échelle internationale entre les villes par l’intermédiaire de réseaux d’acteurs (gouvernements locaux, réseaux mondiaux de villes, réseaux professionnels…) (Peyroux et Sanjuan, 2016). Des processus de création, de transfert, d’emprunt, de réadaptations locales sont à l’œuvre dont certains remettent en question les transferts traditionnels Nord/Sud au profit de circulations Sud/Sud ou Sud/Nord, les pays du Sud devenant alors des laboratoires d’innovation pour le reste du monde (à l’exemple du Bus Rapid Transit de Curitiba).

La thèse visera, à partir d’un travail de terrain et de méthodes quantitatives et qualitatives, à saisir et qualifier les reconfigurations à l’œuvre dans le secteur du transport et de la mobilité et leurs impacts socio-territoriaux. Nous proposons une double entrée relationnelle et territoriale (McCANN et WARD, 2012). Il s’agit d’une part d’interroger la production, la circulation et l’adaptation locale de modèles innovants de transport et de gestion des déplacements urbains, notamment à travers le rôle des réseaux de villes. D’autre part, il s’agit de questionner la façon dont ces innovations participent aux reconfigurations socio-territoriales dans des villes à forte croissance spatiale, fragmentées et ségrégées, où la planification urbaine et l’aménagement peinent à répondre aux besoins. Celles-ci seront appréhendées à travers une analyse des pratiques et usages, notamment liées aux géo-technologies, et à leurs impacts socio-territoriaux à l’échelle métropolitaine et à l’échelle de quartiers (réduction de la fragmentation urbaine, désenclavement de quartiers périphériques, meilleure accessibilités aux services et aménités urbaines, réduction de la distance domicile-travail…). Plus généralement, il s’agira de questionner comment la diversification des acteurs et ces innovations remettent en cause les représentations traditionnelles du réseau comme grand système technique centralisé. La thèse contribuera à ce titre à trois grands débats théoriques : la circulation internationale et l’ancrage local de modèles urbains (McCANN et WARD, 2010, 2012 ; PECK et THEODORE, 2010) ; le rôle des réseaux internationaux de villes (ACUTO, 2013 ; BOUTELIGIER, 2014), les rapports entre réseaux et territoires (OFFNER et PUMAIN, 1996 ; DUPUY, 1991) et la ville post-réseau (COUTARD et RUTHERFORD, 2013).

Le choix des études de cas sera laissé à la libre appréciation des candidats et fera l’objet d’un accord préalable avec les encadrants pressentis. Une démarche comparative est attendue entre deux villes, l’une issue de pays industrialisés (Europe, Amérique du  Nord, Asie), l’autre d’économies émergentes (Afrique sub-saharienne ou Asie), de taille comparable, dans lesquelles le secteur du transport public et privé a connu de profonds changements ces dernières années (production ou adoption de modèles internationaux, tels que Transit-Oriented Development et BRT, émergence d’une offre privée de transport, développement d’applications mobiles par des acteurs publics, privés ou citoyens). La méthodologie, qualitative et quantitative, reposera sur la réalisation d’entretiens auprès des acteurs-clés et des usagers, d’enquêtes par questionnaire sur l’accès et les usages des transports, les pratiques de mobilité, notamment en lien avec les nouvelles technologies, l’analyse de données statistiques disponibles, la collecte de la littérature grise et la réalisation de revues de presse. Les données spatialisées devront être intégrées dans un SIG permettant de cartographier et analyser les pratiques de mobilité (itinéraires, horaires, dessertes, co-modalité…) et l’accessibilité qu’elles permettent aux services et ressources urbaines. L’analyse s’appuiera aussi sur l’analyse de contenu et de discours de documents politiques et de planification urbaine.

Collaborations prévues

Le projet du/de la candidat(e) s’inscrira dans les recherches des Groupes de Travail « Circulation des modèles et hétérogénéité des développements » et « Réseaux et territoires » et apportera une contribution croisée entre l’étude des modèles innovants dans le domaine de l’aménagement urbain et des réseaux de transports et leurs dynamiques de circulation entre les villes à l’échelle internationale.

Dans le cadre des travaux du GT « Circulation des modèles et hétérogénéité des développements », la thèse permettra d’alimenter les réflexions sur les acteurs et les modalités de circulation internationale et d’ancrage local des pratiques et modèles d’aménagement et de planification urbaine.

Dans le cadre des projets du GT « Réseaux et territoires », la thèse alimentera les réflexions sur les évolutions actuelles des différents réseaux dans le cadre de la transition numérique et la circulation des modèles urbains.

Le/la doctorant(e) travaillera conjointement au sein de l’UMR 8504 Géographie-cités et de l’UMR 8586 Prodig. Il/elle sera accueilli(e) dans l’équipe CRIA de Géographie-cités où il/elle participera aux travaux des thématiques numéro 3 « Mots et concepts : usages, circulations et contextes », numéro 4 « La fabrique de l’urbain : processus, acteurs, pratiques » et numéro 5 « Données et protocoles dans les humanités numériques ». Il/elle bénéficiera donc d’un environnement scientifique favorable avec de nombreux chercheurs et doctorants intéressés par l’étude de la dimension spatiale des technologies et des réseaux en ville. À titre d’exemple, nous pouvons mentionner les travaux actuels menés sur la métropole « post-car » ou sur les mobilités partagées (projet « Shared-Mob » financé par USPC).

Le/la doctorant(e) travaillera également en collaboration étroite avec les membres de l’UMR 8586 Prodig qui conduisent leur recherche dans le cadre du thème 1 « mutations des territoires, processus productifs et mondialisation », notamment le sous-thème 1.2. « Circulations et mobilités » et 1.3. « Métropolisation, périphéries et relais de la mondialisation » et 1.4. « Gouvernance urbaines ». Il/elle sera associé(e) au séminaire « Circulation des références urbaines et assemblages locaux » du GT.

Plus généralement la thèse s’inscrira dans une dynamique de collaboration internationale autour du réseau « Geo-technologies, urban governance and the politics of sustainability in Southern cities » qui associe des collègues de France, des Pays-Bas, des Etats-Unis, d’Inde, d’Afrique du Sud et du Brésil (mobilisé dans le cadre du projet SAR-Dyn (Soutien aux actions de recherche collective du LabEx DynamiTe) « Repenser le développement territorial des périphéries des villes du Sud à travers le prisme des technologies numériques (REDEV-SUD) (2016-2017) » et les appels à projets qui en ont découlé et pourraient constituer des sources de financement pour cette recherche doctorale. Le/la doctorant(e) pourra notamment s’appuyer sur un réseau de doctorants et de postdoctorants travaillant sur ces questions. Le/la doctorant(e) pourra également faire une demande de financement de ses recherches de terrain auprès des UMR qui l’accueilleront.

Compétences et aptitudes requises
  • Un Master (en géographie, aménagement, sciences politiques) et un intérêt pour l’interdisciplinarité pratiquée dans les études urbaines ;
  • une pratique des méthodologies qualitatives avec la conduite d’entretiens auprès d’acteurs locaux ;
  • une maîtrise de l’anglais écrit et parlé ;
  • une pratique des méthodologies quantitatives, des SIG et de l’analyse spatiale, ou une appétence à les développer, notamment en matière de gestion des bases de données géo-référencées, sera appréciée ;
  • une  bonne connaissance préalable d’au moins l’un des terrains principaux.
Informations complémentaires

Début du contrat : 01/09/2018 ou 01/10/2018 (au choix)

Durée du contrat : 3 ans

Laboratoires d’affectation : UMR 8504 Géographie-cités et UMR 8586 Prodig (Université Paris-Diderot – bâtiment Olympe de Gouge)

Directeurs de thèse :

  • Nicolas DOUAY, Maître de conférences HDR à l’Université Paris Diderot, UMR 8504 Géographie-cités
  • Élisabeth PEYROUX, Chargée de Recherche au CNRS, UMR 8586Prodig

Comité de thèse :

  • Éric DENIS, Directeur de Recherche au CNRS, UMR 8504 Géographie-cités
  • Olivier NINOT, Ingénieur de Recherche au CNRS, UMR 8586 Prodig

Université d’affectation : Université Paris Diderot – École Doctorale 382 « Économies, Espaces, Sociétés, Civilisations : Pensée critique, politique et pratiques sociales »

Rémunération nette mensuelle : environ 1 350 euros (possibilité de missions complémentaires d’enseignement selon l’établissement d’accueil/de rattachement).

Contact :

Déroulement et calendrier de la procédure de recrutement

Le dossier de candidature devra démontrer l’adéquation au profil du poste (missions et compétences requises). Il devra être transmis par formulaire électronique (http://www.form-labex-dynamite.com/doc/fr/). Il comprendra :

  • le projet de thèse (2 à 5 pages maximum) en précisant le socle théorique, la problématique, la méthodologie ainsi que la faisabilité en 3 ans et le calendrier ;
  • un Curriculum Vitae ;
  • le relevé de notes de Master 1 et celui du 1er semestre de Master 2 ;
  • une lettre de recommandation de l’encadrant du mémoire de Master 2 ;
  • une lettre de l’encadrant de Master attestant de la soutenance prochaine du/de la candidat(e) (avant le vendredi 31 août 2018).

Il est recommandé de prendre contact avec le(s) Directeur(s) de thèse en amont.

La date limite d’envoi des dossiers de candidatures est fixée au 22 avril 2018 (inclus). Tous les dossiers seront à envoyer par formulaire électronique (http://www.form-labex-dynamite.com/doc/fr/).

Pour information, à l’issue de la date limite de candidature, le LabEx contactera le(s) Directeur(s) des Unités d’accueil potentiel(s), et ajoutera une lettre d’accueil dans le dossier de candidature.

Les candidat(e)s retenu(e)s après examen des dossiers et auditions (qui se dérouleront la semaine du 11 juin 2018) seront tenu(e)s informé(e)s des résultats à partir du lundi 18 juin 2018.

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