Contrats post-doctoraux – Campagne 2016 : Contrat n° 1

Activisme environnemental
« Activisme environnemental : formes d’engagement militant  et plateformes socio-techniques de mise en commun »

Groupes de Travail : « Biodiversité – Territoires – Sociétés » et « Modélisation, simulation et accompagnement des décisions »

La date limite d’envoi des dossiers de candidatures est fixée au mercredi 4 mai 2016 (inclus).
Déroulement et calendrier de la procédure de recrutement

Description du Poste

Le projet du candidat s’inscrira dans les axes généraux des Groupes de Travail « Modélisation, simulation et accompagnement des décisions » et « Biodiversité – territoires – sociétés » et y apportera une contribution significative en croisant d’une part l’étude des formes d’engagement en faveur de la biodiversité et de l’environnement de manière plus générale, et d’autre part les usages des technologies numériques qui accompagnent la mise en commun des ressources des acteurs locaux, notamment associatifs.

L’environnementalisme civique est originaire d’Amérique du Nord et se développe ensuite en Europe. L’engagement individuel vis-à-vis de sa communauté est fondamental et peut contribuer à ancrer localement le développement durable. On observe également une orientation de l’engagement politique vers l’action « directe », non médiatisée par des institutions ou des partis, qui exprime une crise de confiance et de légitimité des institutions publiques. Le renouveau des modalités pratiques de ces formes de militantisme est aussi souvent lié au développement du web qui apparaît comme un terrain propice au renouveau démocratique. C’est par ce croisement entre tournant numérique et tournant participatif que de nouveaux dispositifs socio-techniques numériques apparaissent. Il reste alors la question de la définition et de l’expérimentation de ces nouveaux outils afin de rendre tangible et effective cette ouverture des processus décisionnels en aménagement.

« L’activisme environnemental » s’est emparé de pratiques et d’espaces d’action spontanée qui viennent redessiner les contours de la citoyenneté et de la façon d’habiter les territoires. Des expériences diverses se multiplient pour tenter de mettre en œuvre ces principes et valeurs, avec par exemple les jardins partagés, l’apiculture et l’agriculture urbaine, les AMAP (Associations pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne), les mobilités douces et les cheminements verts, les SEL (Système d’Échange Locaux) et les SCOP (Sociétés Coopératives et Participatives). Ces projets, dont beaucoup relèvent de l’économie sociale et solidaire, semblent montrer que d’autres systèmes de partage et de coexistence peuvent se développer, notamment à des échelles locales et de plus en plus souvent grâce aux technologies du numérique, le principe partagé par ces expériences s’articulant autour de notions de proximité et de manières d’êtres matérialisées sur le territoire.

Ce projet de recherche a pour objectif premier de renouveler les réflexions sur l’environnementalisme civique, en interrogeant la façon dont ces activismes locaux reconfigurent les manières dont les citoyens veulent vivre, et selon quel objectif de vivre ensemble ainsi que leur contribution aux territoires, notamment au travers de leurs apports environnementaux appréciables sur le plan économique (évaluation directe/indirecte). Il s‘agit également de mieux comprendre comment les acteurs locaux contribuent, à la fois par leurs engagements sur le territoire et par leurs interactions et leurs usages du numérique, à inventer de nouveaux mode de gouvernance et de gestion des espaces urbains, en phase avec l’émergence de biens communs partagés grâce au développement de nouvelles plateformes socio-techniques ouvertes et participatives.

Il s’agira donc d’investir cette question sur le territoire de l’Île-de-France pour développer une cartographie de l’activisme environnemental. Nous nous intéresserons aux associations et collectifs qui s’intéressent aux questions de transition écologique, qui s’organisent dans des formes d’activisme neuves et qui investissent des pratiques visant à repenser les rapports à l’environnement – qu’il soit naturel ou social.

Proposer une compréhension de ces nouvelles formes d’agir politique suppose d’analyser les capabilités des personnes impliquées dans ces projets d’activisme. Sera ainsi considérée toute la littérature relative aux éco-mouvements, aux initiatives de transition, aux nouvelles expériences de citoyenneté et de renouvellement démocratique. Mais de manière à articuler cette émergence de nouvelles formes de communs aux capacités que le numérique offre, les travaux portant sur les réseaux associatifs, la ville connectée et plus largement les capacités d’agir numériques seront également primordiaux.

Ce travail mobilisera un croisement d’approches et de méthodes. L’enquête s’effectuera pour une part à partir d’entretiens individuels avec des acteurs de ces lieux dont la liste reste encore à établir, et fera l’objet d’une analyse systématique. Un versant quantitatif sera adjoint à l’enquête afin de proposer des évaluations chiffrées des différents items qui auront été retenus pour la compréhension générale du phénomène. Ceci complété par des analyses de textes, manifestes et argumentaires développés par ces groupes. Une documentation complète auprès des acteurs de ce phénomène sera ainsi constituée afin de couvrir de façon systématique les différents registres activés et références mobilisées. Tous ces éléments permettront de dresser une cartographie des projets et types d’espaces qui concentrent l’attention des activistes environnementaux, afin de faciliter la construction de l’action d’un réseau « formalisé » suffisamment attractif pour que les groupes eux-mêmes soient sensibilisés à l’importance de cette mise en connexion, l’entretiennent et la diffuse.

Collaborations prévues

Dans le cadre des projets du Groupe de Travail « Modélisation, simulation et accompagnement des décisions », le projet post-doctoral aboutira à la production d’une plateforme cartographique participative sur toute ou partie de la région Ile-de-France afin de répertorier les acteurs locaux engagés en faveur de la biodiversité, et de l’environnement de manière plus générale, leurs actions et les ressources qu’ils peuvent échanger. Au-delà de la production de la plateforme, il s’agit d’alimenter les réflexions sur les usages du numérique en observant la manière dont les acteurs s’emparent de ces dispositifs pour en faire de nouvelles ressources au service de leurs causes. Et enfin, la particularité de ces plateformes ouvertes viendra compléter la typologie des outils de modélisation et de simulation en matière d’aménagement et de développement de l’espace.

Dans le cadre des projets du Groupe de Travail « Biodiversité – territoires – sociétés », le projet post-doctoral analysera les formes et portées de l’activisme environnemental en Île-de-France, interrogera ces figures de la proximité, et contribuera à la production d’une grille d’analyse d’évaluation de la contribution économique (directe/indirecte) des associations aux territoires, via notamment leur production en termes de services écosystémiques culturels.

Compétences et Aptitudes requises
  • Un Doctorat (en géographie, aménagement, sociologie ou en science politique) et un intérêt pour l’interdisciplinarité pratiquée dans les études urbaines ;
  • une pratique des méthodologies qualitatives avec la conduite d’entretiens auprès d’acteurs locaux ;
  • une pratique des SIG, des méthodes de l’analyse spatiale, et la gestion des bases de données géo-référencées sera appréciée.

Informations complémentaires

Début du contrat : Dès que possible

Durée du contrat : 1 an

Laboratoires d’affectation : LADYSS (Laboratoire Dynamiques Sociales et Recomposition des Espaces – UMR 7533) et Géographie-cités (UMR 8504) – Université Paris Diderot – Bâtiment Olympe de Gouges

Encadrants : Nathalie BLANC et Nicolas DOUAY

Rémunération nette mensuelle : Environ 2324 €

Contact :

Déroulement et calendrier de la procédure de recrutement

Le dossier de candidature devra démontrer l’adéquation au profil du poste (missions et compétences requises). Il devra être transmis par formulaire électronique (http://www.form-labex-dynamite.com/postdoc/fr/). Il comprendra :

  • le Projet de recherche (2 à 5 pages) en précisant le socle théorique, l’expérimentation sur des matériaux empiriques, la méthodologie ainsi que la faisabilité et le calendrier ;
  • une lettre de motivation ;
  • un Curriculum Vitae ;
  • la liste des publications avec les liens internet (si possible) ;
  • le rapport de soutenance (sauf pour les candidats ayant soutenu leur thèse à l’étranger) ;
  • une copie du diplôme de Docteur(e) (ou attestation – la thèse doit avoir été soutenue depuis moins de 5 ans).

La date limite d’envoi des dossiers de candidatures est fixée au mercredi 4 mai 2016 (inclus). Tous les dossiers seront à envoyer par formulaire électronique (http://www.form-labex-dynamite.com/postdoc/fr/).

Pour information, à l’issue de la date limite de candidature, le LabEx contactera le(s) Directeur(s) des unités d’accueil potentiel(s), et ajoutera une lettre d’accueil dans le dossier de candidature.

Les candidat(e)s retenu(e)s après examen des dossiers et auditions (qui se dérouleront la semaine du 13 juin 2016) seront tenu(e)s informé(e)s des résultats à partir du lundi 20 juin 2016.

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