Contrats post-doctoraux – Campagne 2018 : Contrat n° 2

Ville
Photo : Rémy SAGLIER (Creative Commons)
« Explorer les espaces publics ordinaires du Grand Paris : usages et aménagements dans l’ancienne banlieue rouge »

Groupe de Travail : « Produire la ville ordinaire »

La date limite d’envoi des dossiers de candidatures est fixée au dimanche 22 avril 2017 (inclus).
Déroulement et calendrier de la procédure de recrutement

Description du poste

Dans le champ des études urbaines, il existe désormais de nombreux travaux sur les espaces publics. Mais en ce qui concerne les grandes villes, ils continuent pour la plupart à porter sur les espaces les plus emblématiques ou centraux (PADDISON et SHARP, 2007 ; BODNAR, 2015). L’objectif de cette recherche post-doctorale est de mieux saisir la manière dont les espaces publics urbains se construisent et se renouvellent dans des espaces à dominante résidentielle ou dans des centralités secondaires. L’enjeu est d’autant plus important que ces espaces se trouvent à leur tour de plus en plus intégrés dans les dynamiques de métropolisation, avec un impact fort sur les formes urbaines, la composition sociale des quartiers voire sur les pratiques citadines, ce qui peut jouer sur l’ouverture et sur l’accessibilité des espaces publics (LOW, SMITH, 2006). Selon les expériences de recherche de la candidate ou du candidat, ces processus pourront être analysés au prisme des usages et des pratiques citadines, du point de vue de l’aménagement et des politiques publiques, ou encore à l’interface de ces deux dimensions, par ex. en examinant les régulations sociales et politiques.

Les reconfigurations politico-administrative et socio-spatiale en cours dans le Grand Paris et plus particulièrement dans l’ancienne banlieue rouge en font un terrain particulièrement intéressant pour explorer ce questionnement. Soumises à des transformations économiques, sociales et urbaines de grande ampleur suite à la désindustrialisation, les sociétés locales ouvrières y ont laissé place à des quartiers populaires caractérisés par la précarisation (BACQUÉ, FOL, 1997 ; BACQUÉ, SINTOMER, 2002). Cette banlieue accueille aujourd’hui encore beaucoup de migrants et les bidonvilles s’y redéveloppent. Mais à l’heure où certains quartiers connaissent un processus de gentrification (RAAD, 2014), la recherche d’attractivité semble aussi s’imposer par endroits, en lien avec de grands projets d’urbanisme associant plusieurs niveaux de gouvernement et des acteurs privés ou parapublics. Dans ce contexte, comment les espaces publics se recomposent-ils ? Reflètent-ils simplement les transformations de la ville et des sociétés locales ? Bien plus, sont-ils un vecteur voire un instrument de transformation, par exemple au service de politiques d’attractivité voire d’intérêts privés, ou à l’inverse le support de résistances à ces transformations, à travers notamment les « continuités populaires » (GIROUD, 2007) ?

Il est attendu une contribution à la fois empirique et théorique aux recherches en cours, au sein du Groupe de Travail, sur les quartiers populaires et les espaces publics. Quel que soit le profil de la personne recrutée, les espaces publics seront abordés à plusieurs échelles et dans leurs relations avec le changement social et urbain. L’ancienne banlieue rouge de Paris constituera le cas d’étude principal pour ce post-doctorat. Des perspectives comparées avec d’autres métropoles européennes, selon l’expérience passée ou les centres d’intérêt de la candidate ou du candidat, seront bienvenues.

Références citées :

PADDISON R., SHARP J. (2008), Questioning the end of public space: reclaiming control of local banal spaces, Scottish Geographical Journal, 132-2, 87-106.

BACQUÉ M.-H., FOL S. (1997), Le devenir des banlieues rouges, Paris, L’Harmattan.

BACQUÉ M.-H., SINTOMER Y. (2002), Peut-on encore parler de quartiers populaires ? », Espaces et sociétés, n°108-109, 29-46.

BODNAR J. (2015), Reclaiming public space, Urban Studies, 52-12, 2090-2104.

GIROUD M. (2011), Usages des espaces rénovés et continuités populaires en centre ancien, Espaces et sociétés, n°144-145, 37-54.

LOW S., SMITH N. (2006), The Politics of public space, London/New York, Routledge.

RAAD L. (2014), Transformations sociales en banlieue rouge. Politiques locales, stratégies résidentielles et inscription territoriale des classes moyennes, thèse de doctorat, Université Paris Diderot.

Collaborations prévues

En s’intéressant à des espaces publics situés hors des lieux les plus centraux et emblématiques de la métropolisation, dont les usages et les modes de production sont peu étudiés voire invisibilisés, la proposition de recherche ci-dessus s’inscrit pleinement dans les objectifs du GT « Produire la ville ordinaire ». Elle vient ce faisant poursuivre et enrichir par une nouvelle entrée un ensemble de travaux centrés sur l’ancienne banlieue rouge de Paris (portant sur le commerce et les commerçants, sur les politiques publiques et la gouvernance) ou plus globalement sur le Grand Paris (cf. colloques « Inventer le Grand Paris. Regards croisés sur Paris et les métropoles » par ex.) à l’intersection de plusieurs disciplines dont la géographie, l’aménagement et l’histoire.

La personne recrutée sera accueillie au sein de l’UMR 8504 Géographie-cités et bénéficiera de son soutien pour la réalisation de l’enquête de terrain. Au sein de cette UMR, elle s’intègrera à la dynamique de recherche inter-axes et inter-équipes autour de la question de l’espace public. Outre plusieurs thèses et projets en cours, cette dynamique collective se développe notamment dans le cadre de la Plate-forme d’échanges sur les espaces publics, avec un séminaire intitulé « Espaces publics et mobilité » et co-organisé avec les laboratoires MRTE (université de Cergy-Pontoise) et LIAT (ENSA Paris-Malaquais). La/le post-doctorant-e viendra appuyer un travail engagé sur les espaces publics de Plaine Commune et en particulier ceux des futurs quartiers de gare du Grand Paris Express, selon différentes modalités : enquête de terrain, exploitation des matériaux récoltés, publications collectives en particulier. Elle/il sera également invité-e à participer à l’organisation de séances de séminaire ou d’une journée d’études du GT.

Dans le cadre de cette recherche post-doctorale, la personne recrutée-e bénéficiera des collaborations nouées ces dernières années avec des chercheurs de l’université Paris Est et du LabEx Futurs urbains, qu’ils soient géographes, sociologues, urbanistes ou historiens, pour étudier le changement urbain dans le Grand Paris, dans la continuité de plusieurs projets (projet Paris 2030 « Faire ses courses dans le Grand Paris » par ex.).

Compétences et aptitudes requises

La/le candidat-e devra être titulaire d’un doctorat de préférence en géographie ou aménagement-urbanisme, ou dans d’autres disciplines en sciences sociales (anthropologie, sociologie, histoire contemporaine). Bon connaisseur à la fois des problématiques sociales et urbaines dans les métropoles européennes et de la littérature sur les espaces publics urbains, il saura concilier recherches empiriques et recherches conceptuelles. De bonnes compétences en méthodes de recherche qualitative sont attendues en vue de la mise en œuvre de l’enquête de terrain, de même qu’une expérience de recherche dans le domaine des espaces publics, en région parisienne ou dans une autre métropole européenne.

Informations complémentaires

Début du contrat : entre le 01/09/2018 et le 01/12/2018 (au choix)

Durée du contrat : 1 an

Responsables du/de la post-doctorant(e) (membres du GT formulant la demande) : Antoine FLEURY et Sylvie FOL (UMR 8504 Géographie-cités)

Laboratoire d’affectation : UMR 8504 Géographie-cités (13 rue du four 75006 PARIS)

Rémunération nette mensuelle : environ 2 324 €

Contact :

Déroulement et calendrier de la procédure de recrutement

Le dossier de candidature devra démontrer son adéquation au profil du poste (missions et compétences requises). Il devra être transmis par formulaire électronique (http://www.form-labex-dynamite.com/postdoc/fr/). Il comprendra :

  • le Projet de recherche (5 pages maximum) en précisant la problématique, la méthodologie ainsi que la faisabilité et le calendrier ;
  • une lettre de motivation ;
  • un Curriculum Vitae ;
  • la liste des publications avec les liens internet (si possible) ;
  • le mémoire de thèse au format .PDF ;
  • le rapport de soutenance (sauf pour les candidats ayant soutenu leur thèse à l’étranger et pour les candidats ayant soutenu leur thèse de manière trop récente. Ces derniers doivent alors transmettre une attestation de soutenance de thèse avant le mardi 12 juin 2018 délivrée par la personne Responsable de l’École Doctorale) ;
  • une copie du diplôme de Docteur(e) (ou attestation. La thèse doit avoir été soutenue depuis moins de 5 ans).

La date limite d’envoi des dossiers de candidatures est fixée au dimanche 22 avril 2018 (inclus). Tous les dossiers seront à envoyer par formulaire électronique (http://www.form-labex-dynamite.com/postdoc/fr/).

Le candidat a la possibilité de contacter l’encadrant du profil post-doctoral avant la date limite de candidature.

Pour information, à l’issue de la date limite de candidature, le LabEx contactera le(s) Directeur(s) des unités d’accueil concernée(s), et lui/leur demandera une lettre d’accueil signée finalisant le dossier de candidature.

Les candidat(e)s retenu(e)s après examen des dossiers et auditions (qui se dérouleront la semaine du 11 juin 2018) seront tenu(e)s informé(e)s des résultats à partir du lundi 18 juin 2018.

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