« Gouvernance et politiques publiques : la question des territoires »
Quelle est la pertinence d’une prise en compte de la dimension territoriale dans la réflexion et l’action ?
Le LabEx DynamiTe engage des recherches interdisciplinaires pour montrer comment les territoires ont un rôle essentiel dans les débats sur l’avenir et la durabilité de sociétés de plus en plus interdépendantes et mondialisées.
Les Rencontres DynamiTe de 2015 interpellent les territoires comme outils majeurs des politiques publiques et niveaux structurants de gouvernance. Dans un contexte inédit d’espace mondialisé, les réponses apportées par cette journée se font par la mobilisation de quatre enjeux sociétaux qui sont les quatre axes de recherche du LabEx : Environnement, Développement, Ville et Échange.
Cette journée s’articule autour des deux questions suivantes :
- Monde de la recherche vs monde de l’action publique : des approches compatibles ?
- Comment gouverner des territoires qui n’ont plus de frontières ?
Table Ronde 1
Matin – 10h à 13h
Monde de la recherche vs monde de l’action publique : des approches compatibles ?
ENVIRONNEMENT – Politiques publiques environnementales : enjeux de recherche, enjeux de gouvernance.
Animation : Françoise GOURMELON (Directrice de recherche, LETG : Littoral – Environnement – Télédétection – Géomatique – UMR 6554 CNRS), Emmanuèle GAUTIER (Professeure à l’Université Paris 1, LGP : Laboratoire de Géographie Physique – UMR 8591)
Discutants : Pierre-Arnaud BARTHEL (Enseignant-Chercheur en urbanisme, détaché à l’AFD : Agence Française de Développement), Lydie GOELDNER-GIANELLA (Professeure en géographie de l’environnement à l’Université Paris 1, LGP – UMR 8591), Stéphane PENNANGUER (Responsable du service des politiques maritimes et des stratégies de la zone côtière de la Région Bretagne)
Cette table ronde propose de questionner le territoire en tant qu’entrée pertinente pour aborder la thématique de la gouvernance et des politiques publiques environnementales. Ces processus organisationnels mettent en jeu des collectifs d’acteurs pour prendre des décisions d’aménagement, de conservation, de restauration, etc. Dans ces perspectives, quels sont les enjeux de recherche, quels sont les enjeux de gouvernance, comment ces deux enjeux convergent, s’hybrident ou s’opposent dans les différentes étapes du processus de diagnostic, de concertation, et de prospective ? À partir d’exemples concrets (Natura 2000, Directive Cadre sur l’Eau, Trames Vertes et Bleues, etc.), la place du territoire est questionnée en mettant l’accent sur son rôle en tant que support d’intégration de données, de connaissances et de points de vue variés.
DÉVELOPPEMENT – Les politiques publiques au prisme des pratiques d’acteurs : modèles, systèmes normatifs et gouvernance.
Animation : Michel LESOURD (Professeur Émérite à l’Université de Rouen)
Discutants : Eric HUYBRECHTS (Architecte et urbaniste, Responsable des affaires internationales, Direction générale, IAU IdF : Institut d’Aménagement et d’Urbanisme d’Île-de-France), Isabelle MILBERT – sous réserve (Professeure à l’Institut de hautes études internationales et du développement, Genève, Suisse), Elisabeth PEYROUX (Chargée de recherche, CNRS, PRODIG : Pôle de Recherche pour l’Organisation et la Diffusion de l’Information Géographique – UMR 8586)
Cette table-ronde vise à questionner la prise en compte des enjeux territoriaux du développement dans des dynamiques d’analyse et d’intervention mêlant des acteurs aux intérêts et références divers. Face à des interactions devenues plus complexes (de partenariat, de subordination, de conflit, etc.), à une mobilisation de référents juridico-culturels variés, à des interrelations de plus en plus fortes entre les échelles, comment penser des dynamiques territoriales en forte transformation ? Du point de vue de la recherche comme de l’action publique, on s’interroge sur la transposabilité des modèles, les modes d’agencement entre acteurs aux références diverses, l’articulation entre les dynamiques centralisées des États et les multiples interventions d’acteurs dits de la « gouvernance ». Inéquité territoriale et gestion différenciée des dynamiques sociales ou économiques sont-elles partie prenante des formes contemporaines de la conduite des politiques publiques ? Quelle place est donnée dans l’analyse ou dans l’action publique aux initiatives non-institutionnelles dans la construction des régimes de normes ?
Avec la participation de Laurent FARET (Professeur à l’Université Paris Diderot, CESSMA : Centre d’Études en Sciences Sociales sur les Mondes Africains, Américains et Asiatiques – UMR 245)
Table Ronde 2
Après-midi – 14h30 à 17h30
Comment gouverner des territoires qui n’ont plus de frontière (débordés par les logiques d’interaction liées aux mobilités, circulations, pluriancrages, cyberespace, temporalités enchassées, etc.) ?
VILLE – Incompréhensions entre la recherche et le politique : d’une politique de la ville à une politique urbaine ?
Animation : Stéphane CORDOBÈS (Responsable de la prospective et des études, CGET : Commissariat Général à l’Égalité des Territoires)
Discutants : Mireille FERRI (Directrice de l’AIGP : Atelier International du Grand Paris), Martin VANIER (Professeur à l’Institut de géographie alpine de l’Université Joseph Fourier)
Cette table-ronde s’intéresse aux liens entre recherche et action publique à partir des glissements observés entre les catégories de « ville » et d' »urbain ». L’urbain apparaîtrait-il comme trop compliqué pour le politique, par rapport à la ville, qui renverrait à un univers plus connu, mieux délimité ? Il s’agit de poser la question des catégories dont se saisissent les politiques, et de réfléchir à ce que sont les enjeux des usages qui en sont faits. L’aménagement du territoire pensé en termes d’espaces finis, donc par le zonage, est-il dépassé ? L’action politique, qu’elle émane des pouvoirs publics ou d’opérateurs privés, peut-elle se penser hors périmètre ? Si l’on admet que la fabrique de l’urbain dépasse le cadre institutionnel, quelle place accorder à « l’opérateur individuel » (citoyen, consommateur, usager, etc.) et aux différents groupes sociaux dans les modes d’intervention au sein des espaces urbains ? Comment sont intégrées les questions de « mise en capacité », d’immunité et/ou de résilience ? Comment prendre en compte l’individualisation ?
ÉCHANGE – Changement des pratiques et mode de déplacement, contraction et dilatation de l’espace-temps.
Animation : Yves CROZET (Professeur à l’Institut d’Études Politiques de Lyon, LET : Laboratoire d’Économie des Transports – UMR 5593)
Discutants : Jean DEBRIE (Professeur à l’Université Paris 1, Géographie-cités – UMR 8504), Francis JAURÉGUIBERRY (Professeur à l’Université de Pau, laboratoire SET : Société Environnement Territoire – UMR 5603 UPPA-CNRS)
L’idée de fond est de présenter l’intensification des modes de vie qui conduit à la fois à contracter le temps consacré à certaines activités (sommeil, alimentation, etc.), et à réduire certaines mobilités (grâce aux télécommunications), tout en développant dans le même temps des activités ou des relations nouvelles demandant de nouvelles mobilités et un usage accru des techniques qui semblent nous offrir l’ubiquité, la coprésence et la pluriactivité. Face à ces évolutions, les collectivités territoriales ont-elles la taille critique ? Sont-elles condamnées à ne s’occuper que des « tuyaux » que sont les infrastructures (fibre optique, réseaux téléphoniques et électriques, infrastructures de transport, etc.) ? Peuvent-elles aussi s’intéresser au contenu des informations, des marchandises et des hommes qui circulent ? Comment sortir d’une approche fondée sur une offre des gains de temps à des individus pour passer à une logique valorisant des pratiques collectives de l’espace ?
Avec la participation de Nadine CATTAN (Directrice de recherche, CNRS, Géographie-Cités – UMR 8504)