Poste d’Ingénieur-e d’Études – « Étude malacologique »

Photo : John Slapcinsky (Creative Commons)
Ingénieur-e d’Études – « Étude malacologique de la séquence sédimentaire du site paléolithique d’Ormesson (Île-de-France) : évolution environnementale et occupations humaines au cours de la dernière période glaciaire »

Date limite de candidature : samedi 20 avril 2019

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Contexte :

Le site d’Ormesson est situé au sud de Paris près de Nemours et caractérisé par une séquence sédimentaire particulièrement complète pour la dernière période glaciaire à l’échelle de la région. De plus, avec six niveaux d’occupation datés entre 50 000 et 20 000 ans et représentatifs de cinq cultures lithiques – Moustérien (x2), Châtelperronien (unique en Île-de-France), culture indéterminée entre le Châtelperronien et le Gravettien, Gravettien ancien, Solutréen (exceptionnel au nord de la Loire) – il implique la présence successive de l’Homme de Neandertal, puis de l’Homme Anatomiquement Moderne. Ce site représente donc une chance unique de faire progresser notre connaissance des biotopes paléolithiques de la dernière période glaciaire (Weichselien), en étroite relation avec des niveaux d’occupations humaines.

La chronostratigraphie est calée par plus d’une trentaine de dates radiocarbone et luminescence. L’absence de pollens et la rareté des écofacts carbonisés dans ces dépôts, comme dans la plupart des dépôts éoliens (loess) des périodes glaciaires, impliquent de se tourner vers l’étude des assemblages de mollusques terrestres. La série intermédiaire d’Ormesson (sondage 3) a déjà permis de reconstituer la variabilité millénaire du contexte environnemental du site entre environ 40 000 et 27 000 ans, soit pour un intervalle à cheval sur la fin du Pléniglaciaire weichselien moyen et le début du Pléniglaciaire weichselien supérieur. Toutefois, elle ne représente qu’à peine la moitié du matériel acquis. De plus, les sondages et tranchées effectués respectivement depuis 2009 et 2014 ayant précisé la géométrie des dépôts sédimentaires, il est désormais important de disposer d’une reconstitution plus fine de l’évolution du biotope du site afin d’y replacer l’ensemble des niveaux d’occupation humaine. L’objectif final est la réalisation d’un enregistrement paléoenvironnemental de référence, inédit pour la dernière période glaciaire au sud de Paris. Des corrélations et des comparaisons sont envisagées le long d’un gradient latitudinal régional à l’échelle du Bassin parisien.

Le matériel à analyser est principalement constitué d’échantillons sédimentaires déjà tamisés. Il s’agira d’en extraire puis d’étudier le matériel malacologique, afin de reconstituer l’évolution paléoenvironnementale du site, notamment les changements associés à la succession des différents horizons pédologiques et des niveaux d’occupation humaine de la séquence. Le matériel se compose :

  • d’une série de 39 échantillons (sondage 14) provenant de la base de la séquence synthétique, sous le principal niveau d’occupation moustérien, et couvrant tout ou partie du Pléniglaciaire weichselien inférieur (70-55 ka) ;
  • d’une série de 10-20 échantillons (à prélever) située dans la partie centrale de la séquence synthétique. Elle débute immédiatement au-dessus du principal niveau d’occupation moustérien et couvre une partie du Pléniglaciaire weichselien moyen (55-35 ka) entre environ 43 et 40 ka ;
  • d’une série de 29 échantillons (sondage 29) située au sommet de la séquence synthétique. Elle se trouve au-dessus du niveau solutréen et couvre tout ou partie du Dernier Maximum Glaciaire (23-18 ka).

Missions confiées :

  • Extraction, tri et conditionnement du matériel coquillier, identification et dénombrement des taxons ;
  • documenter l’écologie des taxons identifiés ;
  • mise en forme des données ;
  • interprétation paléoenvironnementale des diagrammes malacologiques ;
  • participation à la prochaine campagne de fouilles (mi-août à mi-septembre 2019) : échantillonnages complémentaires pour combler les lacunes entre la série de base et la série centrale, tamisages à réaliser sur le terrain.

Profil recherché :

La personne recherchée doit être titulaire d’un Master 2 (équivalent Ingénieur-e d’Études), qualifiée en archéologie, géographie ou paléontologie, option paléoenvironnement, et avoir des compétences en identification des mollusques terrestres quaternaires.

Compétences demandées :

  • Connaissances en géomorphologie et paléoenvironnements quaternaires ;
  • expérience en analyse des faunes de mollusques terrestres fossiles du Quaternaire ;
  • expérience de terrain souhaitable (levés pédostratigraphiques, prélèvements d’échantillons sédimentaires) ;
  • rigueur, régularité dans le travail, autonomie, intérêt pour le support d’étude ;
  • aucune contre-indication médicale à l’utilisation d’une loupe binoculaire sur de longues plages horaires.

Conditions de recrutement :

CDD de 4 mois à temps complet (niveau de rémunération Ingénieur-e d’Études) à compter du lundi 17 juin 2019.

La personne recrutée au sein du LabEx DynamiTe effectuera sa mission au Laboratoire de Géographie Physique : Environnements Quaternaires et Actuels (UMR 8591 LGP), à Meudon, sous la responsabilité d’Olivier MOINE, et en collaboration avec Pierre BODU, archéologue et responsable des fouilles à Ormesson, et Henri-Georges NATON, géomorphologue en charge des études chronostratigraphiques du site, tous deux membres du laboratoire Archéologies et Sciences de l’Antiquité (UMR 7041 ArScAn) à Nanterre pour les questions relatives aux occupations humaines et au contexte sédimentaire.

Envoi des dossiers de candidature (CV + lettre de motivation) avant le samedi 20 avril 2019 à :