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Ingénieur·e d’études « spécialisé·e en géographie »
Date limite de candidature : mercredi 24 août 2022
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Contexte
Les mobilités à large échelle ont constitué ces dernières années une part croissante des déplacements et ont initié des réflexions sur les mobilités privilégiées (Croucher 2012) et sur les mobilités d’agréments ou lifestyle (Benson, O’Reilly eds 2009) pour souligner leur caractère hybride tant au niveau des motivations, des durées, des modes de transports et des destinations. Dans ce contexte, faire un Tour-du-Monde constitue un élément de distinction très prisé des années 1990 aux années 2020. Si, pendant deux ans, la crise sanitaire du Covid a ralenti fortement ces évolutions, la saturation des grands hubs aéroportuaires au printemps 2022, montre que la dynamique mobilitaire a repris rapidement avec la levée des restrictions et des contrôles aux frontières.
Les tour-du-mondistes sont des voyageurs particuliers : leur itinéraire trace une boucle autour du globe terrestre vers l’Est ou vers l’Ouest jusqu’à revenir à leur point de départ, et cela quel que soit la durée ou le nombre de pays visités. Dans l’organisation même de leur itinéraire, ils sont amenés à tenir un discours sur l’espace mondial et sur sa pratique. Le choix de leur itinéraire et la justification des étapes de leur voyage, incluant une sélection des pays traversés et des lieux visités, dépendent des représentations qu’ils se font du Monde. De ce fait, ce projet porte une attention particulière au passage de la dimension idéelle du discours sur le Monde à la dimension concrète de la pratique. Il s’agit de comprendre pourquoi les tour-du-mondistes ont choisi le Monde comme horizon de voyage et également de saisir, durant le voyage, la large palette des rapports aux lieux fréquentés.
Deux axes principaux structurent le questionnement du projet.
- Décrypter comment les tour-du-mondistes expérimentent l’hétérogénéité de l’espace mondial pour prendre « la mesure » du Monde.
- Saisir les motivations qui animent les individus à effectuer un tour du monde en mobilisant leurs rapports émotionnels aux lieux fréquentés, dans leur quotidienneté comme dans leur exceptionnalité.
Ce projet propose de recenser les différentes étapes qui représentent des passages obligés de ces mobilités pour interroger les liens entre tour-du-monde, patrimoine (matériel et immatériel) et tourisme, dans ce qu’ils produisent comme imaginaire, voire imagier, du Monde. L’articulation entre temps et espace est le deuxième aspect majeur qui sous-tend les arbitrages des tour-du- mondistes, au regard notamment de l’optimisation du voyage selon le temps disponible, mais aussi du ou des mode(s) de transport choisi(s). Ce projet envisage de questionner la distance en tant qu’expérience vécue par les voyageurs et voyageuses en tour-du-monde, aussi bien recherchée -s’éloigner de sa zone de confort- que quasi supprimée -utiliser le numérique pour entretenir des relations à distance ou télé-travailler.
En croisant ces deux aspects majeurs, hétérogénéité et espace-temps, qui animent un individu effectuant un tour-du-monde, l’ambition de ce projet est de mettre en évidence la spécificité de la mobilité TDM par rapport à d’autres types de mobilités à large échelle. L’itinérance à cette échelle peut se conjuguer avec des perspectives qui peuvent être perçues comme antinomiques et qui vont de la collection des destinations à un pluriancrage spatial, d’une ouverture à l’altérité à la re-création d’un chez-soi ailleurs. L’itinérance peut aussi être le reflet d’un attrait de la découverte et de la nouveauté.
Missions
Mise en place et analyse d’une enquête réalisée en ligne auprès de groupes et de communautés de voyageurs tour-du-mondistes. Il s’agit de recenser les lieux fréquentés, les étapes, durées et trajets et modes de transport du voyage, adaptation des mobilités compte tenu des enjeux climatiques et de recueillir des informations personnes sur les membres qui effectuent le voyage, nombre, liens de parenté, lieux de résidence, financement du voyage. Plus de 600 questionnaires, (200 par villes étudiées : Londres, Paris & Milan) sont attendus dans le cadre de ce projet.
Afin de réaliser cette enquête sur les pratiques de mobilités de tour-du-mondiste, les missions sont de 3 ordres.
Analyser et caractériser les mobilités de tours-du-monde à partir de Paris, Londres et Milan :
- élaboration d’un questionnaire en ligne et d’une grille d’entretiens à destination des tours-du-mondistes ;
- identification des acteurs/gestionnaires d’agences de voyages pour entretiens approfondis ;
- élaboration de cartes mentales pour quantifier le degré de perception de l’espace mondial par les voyageurs ;
- traitement des entretiens (logiciel NVIVO ou prog Air) ;
- analyse et cartographie thématique des lieux fréquentés et des itinéraires empruntés pour dresser une cartographie des étapes, des portes d’accès, et des réseaux incontournables des tours-du-monde.
Coordonner les recueils d’informations :
- développer les outils et les méthodes dans un objectif d’appropriation par les différents chercheurs impliqués dans le projet.
Participer à un programme de recherche collectif :
- Participer aux réunions de l’équipe du projet et présentation de l’état d’avancement de l’enquête.
Profil recherché
- Master en Géographie ;
- capacité à gérer des bases de données ;
- connaissances en traitements statistiques.
Conditions de recrutement
La personne recrutée effectuera sa mission au sein de l’UMR 8504 Géographie-cités à Paris.
CDD de 3 mois (niveau de rémunération Ingénieur d’études) à compter du lundi 17 octobre 2022.
Envoi des dossiers de candidature (CV + lettre de motivation) avant le mercredi 24 août 2022 à :
Nadine CATTAN (nadine.cattan@parisgeo.cnrs.fr), Clarisse DIDELON-LOISEAU (Clarisse.Didelon-Loiseau@univ-paris1.fr) et contact@labex-dynamite.com.