Responsables :
Linda BOUKHRIS – EIREST : Equipe Interdisciplinaire de REcherches sur le Tourisme (EA 7337)
Sébastien JACQUOT – EIREST : Equipe Interdisciplinaire de REcherches sur le Tourisme (EA 7337)
Didier NATIVEL – CESSMA : Centre d’Etudes en Sciences Sociales sur les Mondes Africains, Américains et Asiatiques (UMR 245)
Présentation :
Le Groupe de Travail (GT) « Patrimoines : savoirs et circulations » rassemble des chercheurs de multiples disciplines et menant des enquêtes sur des terrains et objets variés, directement sur des objets patrimonialisés ou sur des objets dont le statut patrimonial est sujet à controverses.
L’enjeu de ce GT est de comprendre la production patrimoniale à partir de deux perspectives. La première questionne la patrimonialisation dans ses rapports aux savoirs et pouvoirs, pour à la fois identifier la façon dont le patrimoine reconduit des logiques de domination, mais aussi constitue via des démarches alternatives d’autres démarches patrimoniales, s’inscrivant dans des dynamiques de reconnaissance et visibilisation d’histoires et collectifs. Dans cette approche nous questionnons plus fondamentalement les savoirs et expertises produits ou embarqués dans la patrimonialisation. La seconde perspective considère l’importance des circulations d’expertises, savoirs, normes et pratiques , afin de questionner les foyers et réseaux privilégiés d’élaborations des normes, doctrines et savoirs, et d’étudier les modalités de leur mise en œuvre à différentes échelles. L’enjeu est de dépasser une approche fixiste et localiste du patrimoine, afin d’y déceler l’effet des circulations et échanges. A ce titre les objets en circulation (prêts, restitutions, etc.) constitueront des observatoires privilégiés de la patrimonialisation.
Plus fondamentalement, l’enjeu est aussi de remettre en question la notion de patrimoine, en l’interrogeant depuis ses bords et cas limites, afin de varier le questionnement sur le patrimoine en sortant de l’idée communément admise d’un « tout-patrimoine » ou d’une « inflation patrimoniale » pour à l’inverse étudier les logiques poreuses et indéterminées de l’identification patrimoniale. Cela implique un travail épistémologique du GT, sur les façons dont est construite la notion de patrimoine, qui renvoie tant à la prise en compte des variations du concept de patrimoine selon les types d’expertises et d’aires culturelles, qu’à l’impact des approches subalternes, postcoloniales et décoloniales et à la considération des objets étudiés pour lesquels le qualificatif patrimonial est lui-même en débat. La porosité entre le fait patrimonial et les logiques marchandes seront aussi à questionner.
Mots-clés :
Patrimoines, territoires, légitimations, epistémologies patrimoniales, circulations.
Terrains de recherche :
Les chercheur.euse.s participant aux travaux de ce GT mènent des terrains de recherche dans des contextes géographiques différents : Afrique, Amériques, Europe, Océanie, dans des espaces urbains, ruraux, viticoles, sites culturels et musées, et selon des démarches relevant soit d’enquêtes localisées, soit de suivi de circulations (objets, idées, doctrines, acteurs, etc.).
Exemples de terrain : Buenos Aires, Grand Paris, Mexique, Naples, Porto Novo, vignoble du Tokai, Yaoundé, collections, etc.