Responsables

Christine RAIMOND
Christine RAIMOND

Directrice de recherche
UMR 8586 PRODIG

Anne SOURDRIL
Anne SOURDRIL

Chargée de recherche
UMR 7533 LADYSS

Présentation

La prise de conscience des problèmes liés à la préservation de la Biodiversité est un enjeu majeur pour les naturalistes comme les organisations internationales (Myers et al, 2000 ; Toba, 2008). La biodiversité se définit comme un concept général et unique, qu’il convient d’appréhender à différents niveaux du vivant (gènes, espèces, habitats, écosystèmes), pour différents groupes sociaux, à des échelles géographiques et des périodes différentes. Aujourd’hui, les injonctions pour une préservation de la biodiversité s’appuient sur des valeurs (économiques ou éthiques) (Armsworth et al, 2004, Boisvert, 2010, Larrère, 1997) déclinées au niveau global. Elles reposent rarement sur l’observation des engagements et des pratiques qui prennent sens dans un contexte local (Jarvis et al., 2007). L’intérêt de la prise en compte de l’espace, des sociétés et du territoire pour comprendre les fondements des interactions biodiversité – société est relativement récente (Couvet et al., 2008 ; Marty et al, 2005 ; Lewis et al, 2010 ; Simon, 2006) comparée aux contributions scientifiques issues des sciences naturalistes (Barbault, 2008), issues des ethnosciences avec la prise en compte progressive des savoirs locaux dans l’analyse des relations société/biodiversité (Roué, 2006 ; Demeulenaere et al, 2010), ou encore des recherches en économie (Paiements pour Service Environnementaux ; Balmford et al, 2008). Notre projet s’insère dans une thématique privilégiant les dimensions sociales, spatiales et territoriales comme cadre d’identification des enjeux liés à la biodiversité mais aussi comme lieux de débats, de projets et de conflits.

Les approches pluridisciplinaires des membres du premier GT Biodiversité, axées sur des corpus de données partagés et comparés entre situations contrastées au Nord et au Sud, nous ont amenés à nous intéresser collectivement (i) à la perception des changements environnementaux par la biodiversité ordinaire (plusieurs ateliers et une publication en cours), (ii) à la définition d’indicateurs indigènes des changements et des territoires concernés, et (iii) aux mobilisations sociales autour d’arguments environnementaux (1 post-doc et 1 contrat IE en cours). Deux nouvelles dynamiques sont en cours, l’une sur la prise en compte du son comme indicateur de changement (un projet de recherche sur les paysages sonores est en cours de montage) et l’autre autour des réseaux d’échanges d’objets domestiques pour définir les territoires de l’agrobiodiversité en coordination avec le GDR ReSoDiv.

Dans le prolongement de ces travaux initiés autour des perceptions de la biodiversité et dans le cadre du prolongement du LabEx DynamiTe, les membres du GT souhaitent élargir leurs travaux à la question des mesures de la biodiversité (des mesures des amateurs aux indicateurs experts ou scientifiques produits par les institutions publiques, en passant par la constitution de bases de données, notamment en Open Data), en l’articulant avec leurs usages politiques, et leurs effets territoriaux (processus de valorisation/dévalorisation d’espaces, effets de « benchmarking territorial » des indicateurs de biodiversité, effets de désignation/occultation des responsables de menaces sur le vivant, ou de conflits autour du vivant).

La question de la mesure est un thème transversal dont les implications territoriales sont évidentes et qui s’articule avec celle des mobilisations (sciences participatives, expertise et contre-expertise citoyenne, cartographie « zadiste », militants de l’Open Data, multiples visages de la cartographie participative, contestation de la mise en chiffres de l’incommensurable qu’est le « Vivant »). Le GT s’intéressera aux modalités de cette mobilisation : qui est mobilisé et/ou se mobilise pour la biodiversité, contre son érosion, pour sa protection, pour sa restauration ? Quelles sont les perceptions de ces questions par les agriculteurs, dont la diversité des rapports à cette question a peut-être un lien avec la diversité de leurs cultures de la nature dont l’instruction en profondeur mérite d’être prolongée.

Mots-clés

Biodiversité, savoirs locaux, savoirs scientifiques, savoirs experts, perceptions, changements environnementaux, ressources naturelles, mesures de la biodiversité, engagement, mobilisation, participation, comparaison Nord/Sud.

Membres