Titre du projet : Cueillir en ville. Populations migrantes et plantes dans les marges urbaines
Acronyme :
Période : 2022 – 2024
Porteur·se·s : Flaminia PADDEU et Fabien ROUSSEL (EA 7338 Pléiade)
Liste des participant·e·s au projet : Audrey BOCHATON
(UMR 7533 LADYSS), Kaduna-Eve DEMAILLY
(UMR 7533 LADYSS), Étienne GRÉSILLON
(UMR 7533 LADYSS), Flaminia PADDEU
(EA 7338 Pléiade) et Fabien ROUSSEL
(EA 7338 Pléiade)
Laboratoire gestionnaire de la subvention :
EA 7338 Pléiade
Que révèle l’exploration des pratiques, itinéraires et habitudes de la cueillette urbaine – c’est- à-dire des « modes de cueillette » (patterns of gathering) – à propos des relations au vivant, de la gestion de la nature urbaine et de leurs transformations quand on est en situation de migration ? Dans des contextes métropolitains denses, cueillir des plantes apparaît pour des populations migrantes comme une façon de participer à leur subsistance, de faire usage de leurs savoirs et savoir-faire, de s’approprier leurs territoires de vie. À travers une interaction directe avec la flore, se forme un type particulier de relation multisituée aux écologies urbaines, entre territoires de départ et d’arrivée. Ces « écologies relationnelles » contribuent à repenser des relations humains-nature complexes en tant que processus contingents et stratifiés, mais aussi en tant que pratiques et projets de cohabitation au sein d’espaces urbains cosmopolites.
Le projet repose sur deux questions de recherche. (i) On connaît peu les « modes de cueillette » de ces populations dans les milieux urbains, suburbains et périurbains des métropoles, à savoir qui cueille, quoi, où, comment, pour quoi et quand ? Avec quelles connaissances botaniques, quels savoir-faire et pour quels usages ? Par-delà l’existence de données fragmentaires, cet effort de recherche permettra de documenter et de cartographier ces modes de cueillette.
(ii) Comment la cueillette urbaine interagit non seulement avec les écologies urbaines, mais aussi avec la gestion des espaces verts et du foncier ? En tant que pratique perturbatrice, l’interdiction de la cueillette urbaine reflète une injonction de contrôle et de respect des droits de propriété, révélant un droit à la (nature en) ville différencié et menacé par des dynamiques d’enclosure. En fonction de l’appartenance culturelle et raciale, les pratiques de cueillette sont plus ou moins valorisées ou stigmatisées par les pouvoirs publics et privés urbains.